Titres publics: le Cameroun à la recherche de 450 milliards sur le marché de la Cemac
Un accord signé par le chef de l’État il y a quelques jours habilite à cet effet le ministre des finances à recourir à l’émission des obligations de trésor destinés à financer les projets inscrits dans la loi des finances pour l’exercice 2023.
Par Destin André Mballa
Le chef de l’État vient de signer un décret habilitant le ministre des Finances à recourir à des émissions de titres publics d’un montant de 450 milliards de Fcfa sur le marché de la Cemac. Ces titres sont effet des obligations de trésors destinés à financer les projets de développement inscrits dans la loi des finances du Cameroun pour l’exercice 2023.
Ce sont entre autres des projets d’infrastructures, l’eau et l’énergie, les transports, la reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et celle de l’extrême-nord sinistrées par les violences sécessionnistes et terroristes. Ces fonds vont aussi permettre d’accélérer la mise en œuvre de la politique d’import-substitution qui promeut le « made in cameroon » en vue d’augmenter les exportations et équilibrer la balance commerciale encore déficitaire aujourd’hui.
Cette année, l’enveloppe des émissions des titres publics connaît une régression de 100 milliards de Fcfa par rapport à l’exercice précédent où le Cameroun avait mobilisé 550 milliards de Fcfa soit 899 millions de dollars d’émissions des titres publics.
Pour cet exercice, le Cameroun va une fois de plus opérer sur le marché des titres publics de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) et sur la Bourse des valeurs mobilière de l’Afrique centrale, le marché financier sous-régional comme ce fut le cas en 2022.
Il faut dire que c’est depuis 2021 que le Cameroun a cessé d’émettre des titres uniquement sur le marché de la Beac. Même si les conditions du marché de la Beac sont plus favorables, l’État préfère aussi opérer sur le marché financier sous-régional qui en encore des sources disposes un nombre important de souscripteurs qui participent également au financement de l’État, d’autant plus que le marché des titres publics de la Beac commande aux États de la Cemac une diversification des sources de financements.