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Fonction publique camerounaise: un sanctuaire de corruption - l'ecojudiciaire
Fonction publique camerounaise: un sanctuaire de corruption

Fonction publique camerounaise: un sanctuaire de corruption

La corruption fauche les efforts consentis par l’État pour améliorer les conditions de vie des populations. Loin de s’estomper, ce fléau va grandissant, tant et si bien qu’il est devenu pour les partisans du moindre effort, la voie royale pour s’enrichir rapidement et facilement. 

Par Me Siméon Wachou, expert criminel de justice, spécialiste de l’intelligence économique

Les ressources publiques sont très inégalement réparties  entre les agents publics. Certains commis de l’État ont des salaires et avantages faramineux tandis que d’autres croupissent dans une misère insoutenable. À grade égale, les écarts entre les salaires sont parfois incroyables, si bien qu’on peut se demander si ces agents publics servent le même État. Comment comprendre qu’un serviteur de l’État bénéficie  de 300 jours de mission par an  alors que l’année n’a que 360 jours? Comment admettre que certains employés de l’État gèrent 5000,000 fcfa de carburant par mois, tandis que d’autres n’atteignent même pas 100,000 fcfa de carburant par semestre? Ce sont là des injustices inadmissibles et frustrantes.

L’extrême précarité de la vie conduit à l’instinct de survie, synonyme de lutte contre la mort, il faut alors pour certains agents publics user de tous les moyens possibles pour tenter de joindre les deux bouts, y compris pratiquer la corruption. Parmi les disparités  et injustices constatées,  il y a les fameux problèmes de statuts particuliers,  d’âges de départ à la retraite, de cumul de postes, d’attribution arbitraire de catégories à la Fonction Publique de l’État, de non considération  de la méritocratie comme critère de recrutement dans les emplois publics et pire encore d’institutionnalisation des familles dynastiques,  des recrutements fermés dans les sociétés d’État.

Les agents publics bénéficiant des statuts particuliers ont des salaires et des avantages largement supérieurs aux autres serviteurs de l’État. À diplôme égal, la différence de salaire dépasse parfois 300,000 fcfa. Ces inégalités dans le traitement salarial créent des frustrations et des rivalités qui peuvent pousser à la faute dans le souci de préserver le prestige dû à don rang. Par exemple  un fonctionnaire  de la catégorie  A2, de la fonction  public envieux de son ami qui travaille dans une structure à statut particulier, et qui roule dans de gros véhicules de luxe, peut être tenté de faire  de la corruption pour s’acheter aussi un véhicule,  afin de sauvegarder son honneur et sa dignité. 

Un chef de service de l’Administration   Centrale  qui a moins de 200,000 fcfa de salaire a de la peine à vivre décemment. Pour sauver les apparences et maintenir son prestige, il va utiliser sa position de responsable de service public aux fins d’enrichissement personnel, c’est-à-dire monnayer le service. Jusqu’à une date récente,  c’est-à-dire en 2020,  l’âge de départ à la retraite était un véritable serpent de mer. Il variait d’un corps à un autre sans justification valable. Il était alors de 50 ans pour les catégories  D et C et 55 ans pour les catégories A et B.

Ce qui était curieux et amusant dans tout ceci provenait du fait que certains corps ne travaillant qu’avec les muscles, et qui logiquement ne pouvaient plus  être  efficaces et rentables à un certain âge,  allaient à la retraite à 60 ans, alors que d’autres dont l’expérience vient avec l’âge comme les Médecins  ou les Ingénieurs étaient appelés à faire-valoir leurs droits à la retraite à 55 ans. Quand on sait qu’un Médecin doit passer sept ans au moins sur les bancs après le Baccalauréat, on est en droit de se demander pour combien de temps, il va travailler et surtout quand il va faire sa vie. Le relèvement des âges de départ à la retraite de cinq ans par le Chef de l’État à partir de Janvier 2021 a été salvateur.

Par cet acte, il a corrigé une injustice qui a gâché les carrières de plusieurs fonctionnaires pendant des années. Les effets de ce gâchis peuvent s’observer au niveau des avancements d’indices et du nombre d’annuités dans la pension retraite. S’agissant des avancements d’indices, l’on sait que l’agent public a droit à cet avantage qui procure un surcroît de salaire après deux ans.  Pour les catégories A, un avancement d’indice donne droit à 7500 fcfa au moins. En 05 ans, l’agent public aura deux avancements d’indices qui ajouteront à sa solde mensuelle 15000 fcfa.

Celui qui est parti 05 ans plus tôt ne pourra pas jouir de ce grand privilège. De même,  au  niveau de la pension retraite, celle de celui qui a bénéficié  de 05 années supplémentaires est plus consistante que celle de celui qui est parti à la retraite plus tôt. 

Cumul des postes.

Certains Agents de l’État ont plusieurs postes de travail à gérer à la fois. De tels serviteurs de l’État n’ont pas le temps nécessaire pour assurer pleinement leurs fonctions. Si nous prenons seulement la délicate fonction d’Ambassadeur dans un pays étranger se trouvant à des milliers de kilomètres  du territoire national,  peut-il y aller régulièrement  s’il a d’autres charges? A-t-il représenté efficacement le pays? Le doute est vraiment permis et on ne peut s’empêcher de se poser la question suivante: le Ressources humaines sont-elles inexistantes ou alors insuffisantes pour confier à une seule personne autant de postes? 

Longévité anormale au poste.

Il n’est pas surprenant que certains agents totalisent à l’heure actuelle, plus de 30 ans au même poste. Cette longévité  au poste crée inéluctablement la sclérose et l’inertie. Le responsable du poste est transformé en un automate réduit à faire un travail de routine. Il ne peut pas innover et a tendance à confondre la structure dont il a la charge à une entreprise familiale,  d’où la gabegie et la spoliation des Ressources de l’État. 

Au niveau des Entreprises publiques et nonobstant la loi 1999 modifié et complétée en 2017, qui interdit à un Directeur Général  de Société de passer plus de 03 mandats de 03 ans  à la tête  de cette structure, on a toujours de inamovibles qui réussissent l’exploit de passer plus de 03 décennies à la tête des sociétés d’État. Dans les sociétés d’État,  les recrutements se font de bouche à oreille. Ils ne sont pas ouverts au public.  Vous ne saurez jamais quand on recrute à la Société Nationale des Investissements (SNI), Société Nationale des Hydrocarbures (SNH), Société Nationale de Raffinage ( SONARA) , CSPH, CNPS.

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