Fake news, désinformation, diffamation, discours haineux…: la Cour suprême du Cameroun appelle à la répression des cybercriminels
A l’ouverture de l’audience solennelle de rentrée de la haute juridiction mercredi 22 février dernier à Yaoundé, le premier président, Daniel Mekone Sone a indiqué qu’il est urgent de mettre fin aux dérapages observés sur les réseaux sociaux en condamnant sévèrement les cybercriminels et les délinquants.
Par Destin André Mballa
Plus que par le passé, la justice camerounaise est déterminée à traquer et à réprimer les cybercriminels. En effet, lors de l’ouverture de l’audience solennelle de rentrée de la Cour suprême le 22 février dernier à Yaoundé, son premier président, Daniel Mekobe Sone a indiqué qu’il devient urgent de mettre fin aux dérapages observés sur les réseaux sociaux.
« Notre pays ne doit pas être pris en otage par des cybercriminels. Ils doivent être traqués et jugés par nos tribunaux, pour que force revienne à la loi », a déclaré le premier président de la haute juridiction qui n’a pas manqué de rappeler que la justice dispose des moyens légaux de lutte efficace contre les dérapages observés sur les réseaux sociaux.
Répression
S’il a invité l’Agence nationale des technologies de l’information et la communication (Antic), ainsi que le Conseil national de la communication (Cnc), à jouer un rôle majeur qui est le leur dans la prévention et l’application des sanctions disciplinaires contre les journalistes qui opèrent sur la toile, Daniel Mekobe Sone pense fermement que la prévention à elle seule ne saurait suffire dans le contexte actuel.
C’est pourquoi il faut désormais passer d’après lui à la phase répressive. « La répression des cybercriminels et des multiples délinquants qui écument les réseaux sociaux se présente comme une urgence pour notre pays. Il faut se rendre compte que la liberté sans limite est dangereuse pour notre société », a martelé
Le haut magistrat a déploré le fait que les réseaux sociaux soient érigés en lieu par excellence où tout le monde devient procureur, juge, en inculpant et en condamnant selon son bon vouloir. En bonne place parmi ceux au cœur de ces dérives, il a cité les influenceurs, les lanceurs d’alertes, les journalistes, le haut magistrat n’a pas manqué de rappeler que la justice camerounaise a les moyens de lutter contre ces manquements. «La répression de ces délinquants qui écument les réseaux sociaux se présente comme une urgence pour notre pays » a-t-il martelé.
Le premier président de la cour suprême s’est insurgé du fait que certains au sein de l’opinion publique. « s’érigent en véritable tribunaux, en officiers de police judiciaire, en juge d’instruction et de jugement. Des lanceurs d’alerte aux journalistes ordinaires en passant par les influenceurs, tout y est ».
Ici donc, on enquête, on instruit, on juge et on condamne selon les tendances choisies, ou alors les pseudos-délinquants et les suspects sont poursuivis, blanchis et acquittés virtuellement avant même que les procédures judiciaires ne soient déclenchées conformément à la loi.
Plus grave, personne n’est à l’abri des attaques via ces canaux. Le patron de la haute juridiction regrette que des professionnels de la justice se retrouvent également indexés dans les réseaux sociaux pour avoir accompli leur mission « les justiciables jugent leurs juges ; les suspects jugent leurs juges d’instruction. », a-t-il fustigé.