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Cameroun : un sous-préfet coupable de meurtre devant un tribunal militaire - l'ecojudiciaire
Cameroun : un sous-préfet coupable de meurtre devant un tribunal militaire

Cameroun : un sous-préfet coupable de meurtre devant un tribunal militaire

Le sous-préfet de la Lokoundje dans la région du Sud Cameroun, Franck Derlin Eyono Ebanga qui avait assassiné sa copine enceinte de lui le 25 juillet 2020, jusqu’ici en liberté a été reconnu coupable de meurtre il y a quelques jours par cette juridiction d’exception à Ebolowa. L’affaire a été mise en délibéré au 6 mars 2024 sur les intérêts civils.

Par Destin André Mballa

Le procès de l’affaire de la jeune étudiante de 23 ans et enceinte Lydienne Solange Taba qui s’était ouvert le 2 août 2022 au tribunal militaire d’Ebolowa a connu un tournant décisif ce jour. Le sous-préfet qui avait assassiné sa compagne une étudiante de 23 ans enceinte de lui a été reconnu coupable de meurtre devant le tribunal militaire d’Ebolowa dans la région du Sud il y a quelques jours.

Lydienne Taba avait été abattue le 25 juillet 2020 à bout portant par Franck Derlin Eyono Ebanga, alors sous-préfet de la Lokoundje. Les deux entretenaient une relation intime, jusqu’à l’issue fatale avec le décès de l’étudiante qui avait été inhumée le 28 août 2020. L‘affaire a été mise en délibéré au 6 mars 2024 sur les intérêts civils. Il faut rappeler que Franck Derlin Eyono Ebanga est jusqu’à ce jour en liberté et n’a jamais fait l’objet d’aucune interpellation et même d’une détention.

Un fait qui a choqué et même surpris la défense conduite par Me Albert Oyié au sein du collectif Universal Lawyers and Human Rights Defense qui suit ce dossier pour le compte de la partie civile. On se souvient de l’audience du 4 octobre 2023 au cours de laquelle avocats des ayant-droits de Lydienne Solange Taba se sont rendu compte que l’accusée Franck Derlin Eyono Ebanga n’etait même pas en prison, mais plutôt en liberté.

En effet, lorsque les prisonniers détenus à la prison d’Ebolowa font leur entrée en salle d’audience en présence desgardiens de prison, Me Oyie Albert, membre du  Collectif Universal Lawyers and Human Rights Defense qui suit ce dossier pour le compte de la partie civile, remarque l’absence de  Eyono Ebanga et demande où il se trouve. On lui répond qu’il n’est pas là. Il demande la liste des détenus extraits pour la parcourir. C’est en ce moment qu’il constate que le suspect n’est même pas en détention.

Dès que l’audience a été ouverte, l’avocat a immédiatement pris la parole pour informer le juge que l’ancien sous-préfet Eyono Ebanga n’est pas en prison. Me Oyie Albert faits avoir à la présidente du tribunal qu’il ne comprend pas dans quel statut judiciaire se trouve le suspect à ce jour.

La présidente du tribunal lui rétorque qu’il a fait l’objet d’une surveillance judiciaire ordonnée par le juge d’instruction qui a conduit l’information judiciaire.

Surveillance judiciaire

Dans son exposé, l’avocat renseigne la présidente du tribunal que ce même juge d’instruction avait essayé par le passé de retenir une infraction mineure contre Eyono Ebanga pour lui éviter la prison. Me Oyie Albert a aussi ajouté que s’ils (les membres du collectif) avaient su qu’il faisait l’objet d’une mesure aussi dérisoire, ils auraient poussé le ministère public à faire appel contre cette surveillance judiciaire. Car Eyono Ebanga est poursuivi pour « meurtre », un crime passible de peine de vie ou de mort et  d’emprisonnement à vie. La loi en ce qui concerne cette infraction est claire.

L’article 224 du code de procédure pénal ne permet pas de mettre les gens en état de surveillance judiciaire lorsqu’ils sont accusés de crimes passibles de peine de mort ou d’emprisonnement à vie. Ce qui s’est passé avec l’ancien sous-préfet Eyono Ebanga, est une violation criarde de la loi. Comment un individu peut-il sortir son arme à feu et abattre une jeune fille qui ne voulait que garder la grossesse dont il est l’auteur et se pavaner librement dans la société ? Pire encore, il a plutôt été appelé à d’autres fonctions 2 mois après son forfait.

Toujours pendant sa prise de parole, Me Oyie Albert a signalé au juge qu’il entend attaquer cette mesure au sortir de l’audience. Un peu embêtée, la présidente du tribunal était plutôt préoccupée à la poursuite des débats et à la délibération de cette affaire.

Les débats se sont poursuivis. Le témoin de l’accusation, Dame Ebemby a fait une déposition lors  de  laquelle, elle a souligné que la sœur cadette de  Lydienne Taba lui a dit qu’avant qu’elle ne sorte pour rentrer chez elle, sa sœur aînée et son petit ami Eyono Ebanga, ont  eu un échange téléphonique conflictuel où Lydienne Taba disait à son interlocuteur de l’autre côté du bout du fil que : « En tout cas tu vas me dire ça en face. Je viens là-bas et je vais voir ce que tu vas me faire. »

Par rapport à cette déclaration, le tribunal a estimé que la sœur cadette de la victime doit comparaître pour voir un peu plus clair dans cette affaire. L’audience a été renvoyée au 1er novembre 2023 pour entendre la sœur cadette de la victime qui avait entendu la défunte discuter au téléphone avec l’ancien sous-préfet avant de se rendre chez lui à Kribi où il l’a assassinée à bout portant.

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