Cameroun: la justice s’oppose à la demande de libération des prisonniers politiques formulés par les Nations unies.
L’appel en Habeas corpus visant la libération immédiate de 23 militants du Mouvement pour la reconnaissance du Cameroun de l’opposant Maurice Kamto a été rejeté il y a quelques jours par le tribunal de grande instance du Wouri à Douala dans la région du Littoral.
Par Destin André Mballa
Les 23 militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, le parti de l’opposant Maurice Kamto restent en détention malgré les appels à leur libération formulés par des Nations unies. L’appel en Habeas corpus a été rejeté par le tribunal de grande instance du Wouri à Douala il y a quelques jours. La requête a été jugée « non fondée » par la juridiction. Le collectif d’avocats a promu faire appel de cette décision dans un délai de cinq jours.
L’appel à la libération des militants du Mrc est motivé par les dernières recommandations du Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations Unies qui demandait la libération des prisonniers politiques. Dans son rapport de novembre 2022, l’Onu estime que l’arrestation et la détention de ces personnes découlent de l’exercice de leur liberté d’expression et leur droit d’association. Il faut rappeler que ces militants du Mrc ont été arrêtés dans le cadre des manifestations contre les détournements de fonds de la Can 2019 et pour la paix en zone anglophone.
Déception
Une déception pour Amnesty international qui a réagi à la suite de cette décision judiciaire. « Nous sommes profondément déçus que le caractère arbitraire de la détention de ces manifestants n’ait pas été reconnu. Arrêter des personnes et les incarcérer au seul motif qu’elles ont exercé leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique est clairement arbitraire, et ne respecte pas les obligations du Cameroun en vertu du droit international des droits humains. », a déclaré Samira Daoud, Directrice du bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et central. Pour Samira Daoud, « ces 23 manifestants n’ont commis aucun crime et doivent être libérés immédiatement et sans condition. Toutes les autres personnes détenues dans le pays pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression et d’assemblée doivent aussi être libérées. »