Beac : les investisseurs boudent les titres émis par le Tchad
Sur 15 milliards de Fcfa en Obligation du trésor assimilable recherchés, le Tchad n’a pu lever que 6,8 milliards de Fcfa sur le marché de la Beac entre le 10 et le 14 juillet 2023. Une contre-performance liée à la situation économique et sociale que traverse le pays de Mahamat Idriss Déby en cette période de transition.
Par Destin André Mballa
Sur 15 milliards de Fcfa d’Obligation du trésor assimilable d’une maturité de 2 ans recherché sur le marché financier de la Banque d’État de l’Afrique centrale (Beac), le Tchad n’a pu lever que 6,8 milliards de Fcfa, soit un taux de souscription de 45,8 % selon le rapport hebdomadaire des opérations des pays de la Cemac publié par la Banque centrale pour le compte de la semaine de 10 au 14 juillet 2023. Pourtant, le Tchad proposait un taux d’intérêt de 6,5%. De sources sûres, on apprend que les investisseurs boudent les titres émis par le Tchad en raison notamment des troubleaux sociaux et de l’insécurité accentuée en cette période de transition politique qui affecte également l’économie de ce pays de la Cemac.
Ainsi, la dynamique positive du Tchad saluée par le Fonds monétaire international (Fmi) qui reste optimiste sur les capacités du Tchad à éponger sa dette extérieure en 2023 au regard de l’amélioration de ses gains nets sur les exportations de pétrole et hors pétrole en 2022 n’est pas sans risque en raison d du contexte économique et social difficile que traverse le pays de Mahamat idriss Déby. Car le Tchad d’après le Fmi est toujours exposé à une éventuelle chute des prix du pétrole ou encore un déficit de financement des bailleurs de fonds qui freine la relance économique du pays. D’autant plus que les conditions du marchés deviennent de plus en plus durs dans la mesure où il est question pour la Beac de contrer l’inflation galopante dans la Cemac.
D’où le durcissement de la politique monétaire matérialisée par une hausse à 4 reprises des taux directeurs depuis décembre 2021. On se rappel qu’au cours de la deuxième session ordinaire de son Comité de politique monétaire (Cpm), la Banque centrale maintenait inchangés lesdits taux. Ainsi, les taux d’intérêt des appels d’offres (Tiao) sur lequel la Beac s’appuie pour fournir des liquidités aux banques commerciales est maintenu à % depuis sa revalorisation en mars dernier. le taux de la facilité de prêt marginal, qui est le taux auquel les banques centrales payent pour emprunter de la liquidité pour une durée de 24 h, est toujours fixé à 6,75%. D’où le coût élevé des liquidités pour les banques les coûts élevés appliqués aux prêteurs souverains.