Assassinats du journaliste Martinez Zogo: le chef des renseignements camerounais aux arrêts
Le Directeur général de la recherche extérieure, l’équivalant du patron de la Cia américaine ou de la Dgse française, le commissaire divisionnaire de police Léopold Maxime Eko Eko, est en garde à vue au secrétariat d’État à la défense chargé de la gendarmerie depuis quelques jours où il est auditionné en compagnie d’une vingtaine de ses collaborateurs, tous soupçonnés d’être impliqué dans l’enlèvement et exécution du chef de chaîne de la radio privée amplitude Fm, et animateur de l’émission quotidienne “Embouteillage”.
Par Destin André Mballa
C’est une enquête qui amorce sa vitesse de croisière. En quelques jours, plusieurs personnes suspectées d’avoir participé à l’enlèvement et assassinat du journaliste Martinez Zogo sont en garde à vue au Secrétariat d’État à la défense chargé de la gendarmerie (Sed/Gn) à Yaoundé. Selon nos sources, il s’agit en effet de hauts responsables de la Direction générale de la recherche extérieure (Dgre), le plus puissant service de renseignement et de contre espionnage du pays.
Au premier rang de ces suspects, le patron de la Dgre, le commissaire divisionnaire de police, Léopold Maxime Eko Eko, mais aussi le directeur des opérations de ce service, un certain lieutenant colonel, Justin Danwe en plus d’une vingtaine d’agents.
Le patron de la Direction Générale de la recherche Extérieures (Dgre) a été convoqué le mardi 31 janvier 2023 au Secrétariat d’État à la Défense (Sed) suite à l’arrestation de ses éléments parmi lesquels le directeur des opérations, Justin Danwe. Nous apprenons de source proche du dossier que le patron de la Dgre, Léopold Maxime Eko Eko nie tout implication dans cette affaire. Il affirme n’avoir pas été informé de cette opération tout comme son directeur des opérations.
Enquête parallèle
Les enquêteurs du Sed s’appuient sur les résultats de l’enquête des israéliens du Bataillon d’intervention rapide (Bir). En effet à la découverte du corps du journaliste Matinez Zogo, alors que la gendarmerie et la police mènent leurs enquêtes, le président Paul Biya confie discrètement aux israéliens la conduite d’une enquête parallèle.
Les premiers indices révèlent du cryptage de conversations dans l’entourage des signalements téléphoniques du journaliste. On apprend par la suite que l’enlèvement et l’assassinat de Martinez Zogo a été mené par des professionnels disposant d’outils de contrôle, de surveillance et de protection appropriés. Très rapidement les regards se tournent vers les services de sécurités. C’est ainsi que les israéliens rendent leur rapport qui implique les éléments de la Dgre.
Rappelons que la direction générale de la Recherche Extérieure et le plus puissant et le principal service de renseignement et de contre espionnage du Cameroun. C’est l’équivalant du patron de la Cia américaine ou de la Dgse français ou encore du Mossad israéliens.
