Après le décès de Me Diboma: le barreau du Cameroun envisage des poursuites judiciaires contre l’hôpital laquintinie

La formation sanitaire est accusée par l’ordre des avocats d’avoir négligé la victime en exigeant au préalable le paiement des frais d’admission de ce dernier, fait qui aurait précipité sa mort.

Par Destin André Mballa

Le barreau du Cameroun tient l’hôpital Laquintinie pour responsable de la mort de l’avocat Me Victor Samuel Diboma. A en croire le bâtonnier Me Eric Mbah Mbah, l’exigence du paiement des frais d’admission avant la prise en charge a précipité la mort de cet avocat déjà mortellement atteint par des coups de poignard lors d’une agression au soir du 3 janvier dernier.

« Conduit d’urgence à l’hôpital Laquintinie de Douala, pendant plus de 30 minutes, l’on n’a pas pu prendre soin de lui. Ils ont demandé qu’il faille payer un certain nombre de factures. Mais l’argent en leur possession n’était pas suffisant. Ils ont décidé de payer par Orange Money, mais le réseau était instable », explique le bâtonnier sur le plateau d’une télévision privée de la place.

Pour l’homme de droit, l’insécurité ambiante dans ce l’hôpital est pire. “C’est la raison pour laquelle le barreau et moi avons décidé de venir ici à Douala parce que la façon dont notre confrère a été traité montre le niveau de laxisme dans le service de santé », décrit-t-il.

Par ailleurs, le bâtonnier relève que son confrère a été négligé et donc n’a pas été examiné. « Le médecin a demandé à Michel qui l’a conduit à l’hôpital de le déshabiller, chose que Michel a faite.  C’est douloureux, le barreau condamne cela avec la dernière énergie », déplore-t-il.

Complot

En réaction à ces accusations, le Directeur de l’hôpital Laquintinie, Professeur Noël Essomba, crie à la théorie du complot. « Après avoir recoupé auprès de mes collaborateurs qui étaient de garde cette nuit-là, il est arrivé à 3h et il est décédé à 3h et 10mn. On est désolé, mais ce n’est pas parce qu’à l’hôpital Laquintinie, on ne l’a pas pris en charge.

Il s’est certainement vidé de son sang là où on l’a agressé. C’est dommage. Et on l’a emmené de façon très tardive », explique-t-il en indiquant que ses collaborateurs sont intervenus « promptement sans condition. J’ai recoupé encore cette affaire et je le redis encore. D’ailleurs pour nous, c’est devenu classique. Et nous sommes satisfaits parce que les populations jouent le jeu. C’est-à -dire que maintenant, les gars arrivent et ils n’ont pas d’argent. Mais ils finissent toujours par payer », déclare le Directeur de l’hôpital.