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Acquittement et libération du Pr Bekolo Ebe et cie: réparation oblige ! - l'ecojudiciaire
Acquittement et libération du Pr Bekolo Ebe et cie: réparation oblige !

Acquittement et libération du Pr Bekolo Ebe et cie: réparation oblige !

Lourdement accablé par le Contrôle supérieur de l’État pour avoir prétendument détourné les deniers publics, l’ex-recteur de l’université de Douala élargi le 24 mai dernier par le Tribunal criminel spécial à Yaoundé avec deux de ses coaccusés, après 5 ans de détention préventive à la prison centrale de Kondengui mérite d’être rétabli dans son honneur souillé par des procédures judiciaires entachées de vices qui l’ont d’ailleurs jeté à la vindicte populaire à grand renfort de publicité à laquelle il n’a cependant pas eu droit lors de sa libération.

Par Destin André Mballa

Après cinq années de détention préventive à la prison centrale de Kondengui, l’ex-recteur de l’université de Douala, le Pr Bruno Bekolo Ebe et deux de ses coaccusés ont tous été déclarés non coupable de détournement de deniers publics le 24 mai dernier par le Tribunal criminel spécial à Yaoundé. Ils sont donc en libertés depuis le 25 mai dernier. Le Pr Bruno Bekolo Ebe et cie désormais tirés d’affaire entrent ainsi dans le cercle très fermé des hautes personnalités élargies puis remis en liberté dans le cadre de l’opération épervier.

En effet, elles sont peu à avoir bénéficié d’un élargissement pur et simple à l’exception de l’ancienne ministre de l’Éducation de Base, Haman Adama libérée en 2013 après avoir remboursé le corps du délit. On a en mémoire un autre ancien recteur de l’université de Douala, Dieudonné Oyono, élargi pour faits non-établis en octobre 2022 après quatre années passées en prison. L’ex-ministre de l’Eau et de l’Énergie, Basile Atangana Kouna a lui aussi été libéré en juillet 2022 après quatre années de détention préventive. C’est aussi le cas de l’expert financier, Hubert Otélé Essomba incarcéré dans l’affaire de l’achat foireux de l’avion présidentiel et libéré en appel en 2013.

On se souvient également du cas de l’ancien délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala, le colonel Edoudard Etondé Ekotto disculpé par la Cour suprême après 7 ans de détention préventive à prison de new-Bell à Douala. Devant ce tableau macabre de vies et ces familles détruites, de privation abusive de liberté, il serait judicieux que la justice camerounaise: gardienne de la paix sociale et protectrice des personnes et des biens dans un pays des droits de l’homme et des libertés comme le Cameroun pense réellement elle même à réparer ses erreurs.

Priver des années durant les personnes de leur liberté à cause des erreurs judiciaires, jeter des innocents en prison, dans un univers carcéral quasi-inhumain relève même d’une violation flagrante des droits de l’homme. Toute-chose qui nécessite réparation et rétablissement de ces ex-détenus dans leurs honneurs quand on sait que les arrestations et inculpations des hautes personnalités au Cameroun soupçonnées de corruption et d’atteinte à la fortune publique se font à grand renfort de publicité. une tendance à l’humiliation qui contraste avec les acquittements quasi-anonyme, sans tambour ni trompette des innocents.

Au Cameroun, il est possible pour un justiciable qui estime avoir été privé abusivement de ses libertés ou emprisonné injustement de faire un recours en révision auprès de la Cour suprême. Ce qui lui permettrait d’être dédommagé s’il a des preuves des abus commis. Une hypothèse cependant peu probable quand on sait que la plupart des personnes élargies, déjà fragilisées psychologiquement, physiquement et peut être même financièrement au sortir de la prison préfèrent se contenter de leur liberté et vivre en paix, tandis que d’autres s’en remettent à Dieu.

A ceci s’ajoutent les pesanteurs politiques: ces ex-détenus craignent de se mettre à dos le Rdpc le parti au pouvoir. N’a-t-on pas vu l’ex-ministre de l’Éducation de Base, Haman Adama en campagne pour le Rdpc dans le Nord, où elle occupait d’ailleurs les fonctions de vice-présidente de la commission régionale de campagne pour les législatives et municipales en 2013 après des années de prison.

Cependant, il convient de questionner le profil même des inspecteurs d’État du Contrôle supérieur de l’État qui commettent des audits auprès des institutions. De nombreuses sources au sein du sérail renseignent que les audits auprès des institutions sont souvent menés par des personnes peu qualifiées pour ces missions délicates et sensibles. Ce qui explique la production des rapports biaisés sur lesquelles s’appuie pourtant la justice pour charger les justiciables soupçonnés de crimes économique et financier.

De nombreux dossiers à charges sont ainsi montés avec beaucoup de légèreté tendant même à nuire au prévenu, regard des dénonciations des avocats des accusés qui régulièrement parlent de “dossier vide, vide juridique, parodie de procès”. Raison pour laquelle il est important également de s’interroger sur le profil et la moralité des enquêteurs et ceux qui montent les dossiers d’accusation. Pour pallier le problème que les magistrats, les avocats et les experts criminels aient une relation constructive, qu’ils soient en étroite collaboration pour la transparence de la justice et la manifestation de la vérité judiciaire.

C’est ici alors que l’expertise criminelle devient incontournable pour la manifestation de la vérité judiciaire. L’expert criminel, Me Siméon Wachou n’a d’ailleurs pas cessé de le dire. Au travers de ses chroniques judiciaires, il suggère aux Tribunaux et Cours de promouvoir davantage l’administration de la preuve à charge et à décharge comme gage d’une justice équitable. Il rappel d’ailleurs que, pour sa défense et  la manifestation de la vérité judiciaire tout justiciable prévenu ou accusé à l’analyse des articles 308 à 311 du Code de Procédure Pénale Camerounais peut invoquer tout fait justificatif ou une cause de non responsabilité aux fins d’établissement de son innocence.

Pour le promoteur du cabinet Wachou&Associates Limited, il est important de mettre l’expertise criminelle au cœur de l’administration de la preuve pénale à travers  les Sciences et Techniques Criminelles telles la Criminalistique,  la pyschosociologie criminelle,  la victimologie, Juricomptabilité (forensic accounting /comptabilité Criminelle), audit financier Criminel ( forensic financial audit) , audit Criminel des contrats publics ( public contracts forensic audit). En effet, l’expertise criminelle selon lui a vocation à détecter et à expliquer les phénomènes Criminels.

Si les magistrats du parquet ou même les avocats des accusés par exemple pour l’affaire Bekolo Ebe et cie ainsi que pour les autres affaires des hautes personnalités élargies auparavant, avaient fait appel à l’expertise criminelle dès le début de ces procédures respectives pour bien comprendre les causes et les mécanismes du détournement des biens publics afin justement de mieux remplir leurs missions en matière de poursuites, il est certains que tous ces justiciables n’auraient pas passés autant de temps en détention préventive, vue qu’elles étaient innocentes telle que l’indique les décisions de justice rendu aujourd’hui en leur faveur. Il n’y aurait justement pas autant d’erreurs judiciaire au Cameroun avec l’expertise criminelle au cœur du système judiciaire. Ces professionnels du droit devraient être rattaché à tous les cabinets d’avocats ainsi que dans toute les juridictions du pays pour aider les magistrats et les avocats dans leurs missions.

Car, en croire Me Wachou, le crime économique et financier est empreint de complexité et nécessite le déploiement des compétences particulières pour l’administrer. La complexité du crime économique et financier selon lui exige de mobiliser des techniques tout autant complexes mais utiles pour leur traitement afin que la Justice se rende de manière juste et équitable à l’égard des personnes poursuivies.

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