Complexe sportif d’Olembe: Magil Construction perçoit 76 % du budget total du chantier et se retire du partenariat avec l’État du Cameroun
Une récente correspondance du ministre des Sports et de l’Éducation physique adressée au secrétariat général des services du premier ministre révèle qu’au moment de la résiliation unilatérale de ce contrat, l’entreprise canadienne avait déjà encaissé 42 milliards de Fcfa, dont une avance de 21,9 milliards de Fcfa sur un montant global d’un peu plus de 55 milliards de Fcfa financé par un prêt de la Standard Chartered Bank, sans avoir achevé sa mission.
Par Destin André Mballa
L’information est contenue dans une récente correspondance du ministère des Sports et de l’Éducation Physique adressée au secrétariat général des Services du premier ministre. On apprend qu’en date du 21 décembre 2022, l’entreprise canadienne Magil Construction Cameroun (Mcc) informait le ministère des Sports et de l’Éducation physique de la résiliation unilatéral du contrat qui le liait à l’État du Cameroun depuis début 2020 en vue de l’achèvement du complexe sportif d’Olembe.
Cependant, le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi révèle dans ladite correspondance qu’au moment de la résiliation, Mcc avait déjà consommé 42 milliards de Fcfa dont une avance de démarrage de 21,9 milliards de Fcfa, soit 76% du budget total du projet d’un montant d’un peu plus de 55 milliards de Fcfa, financé par un prêt de la Standard Chartered Bank.
Bien plus, force est de constater selon le Minsep Mouelle Kombi que Magil n’a achevé aucune composante du complexe d’Olembé laissé par l’entreprise italienne Piccini qui a précédemment contractualisée pour la réalisation de ce complexe sportif.
En plus, les composantes de la phase II du complexe (gymnase, piscine olympique, courts de tennis, terrains de basket, de volley et de handball) sont restées au stade de maquette. Les 55 milliards de Fcfa étaient pourtant censés achever les travaux. Or, Magil aussi réclame toujours de l’argent à l’État du Cameroun.
Dans la même correspondance adressée au Minsep, signifie même sa volonté de porter l’affaire en arbitrage international dès le 5 janvier et fait savoir « qu’elle sollicitera le paiement immédiat de la somme de 10% de la valeur du marché », explique le ministre. « En arbitrage international, le gouvernement s’opposera fermement à toutes prétentions financières de Magil », promet Mouelle Kombi.
Pour le ministre des Sports, c’est l’État qui plutôt réclame à Mcc « la restitution immédiate d’une partie de l’avance de démarrage ainsi que celle du prêt-relais de 4 milliards ». « Faute de quoi, Magil doit être poursuivi pour atteinte à la fortune publique », indique Mouelle Kombi.
Rappelons que Magil a repris le chantier de construction du complexe sportif d’Olembe après le retrait du groupe italien Piccini le 29 novembre 2019 d’un marché initial de 163 milliards de Fcfa du fait de son incapacité à achever dans les délais le projet.
Car le groupe italien aurait dû livrer ne serait-ce que le stade d’Olembe au mois de septembre 2018. A ce jour, les deux stades annexes de 1000 places chacun sont achevés. Le stade principal 60 000 places du complexe est opérationnel aujourd’hui, mais il n’est pas terminé.
Le 18 avril 2022, le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, a même adressé une demande d’explications à l’entreprise canadienne Magil parce que le stade à peine construit se dégradait déjà. Or, il reste à achever le centre commercial, l’hôtel 4 étoiles de 70 chambres, le gymnase, les courts de tennis, les terrains handball et basket-ball ; la piscine olympique, le musée et la salle de cinéma.
