Corruption: Paul Biya pourrait étendre la lutte au sein des forces de défenses et de sécurité
Dans son adresse à la nation le 31 décembre dernier, le chef de l’État promet une traque généralisée des personnes qui s’enrichissent illicitement en spoliant l’État.
Par Destin André Mballa
Le président Paul Biya va maintenir intense la lutte contre la corruption et l’incivisme. Cette lutte pourrait s’étendre même au sein de l’armée, la gendarmerie, la police et même les renseignements. un fait inédit si cela est mis en œuvre. Car le président Paul Biya a déclaré que « je tiens une fois encore à rappeler que tous ceux qui s’enrichissent illicitement en spoliant l’État, à quelque niveau que ce soit, vont rendre des comptes. », a-t-il annoncé.
Une annonce qui laisse espérer que le chef suprême des armées pourrait donner un coup de pied sur la fourmilière de la grande muette. Car de nombreuses sources révèlent des cas d’enrichissement illicite de au sein de la grande muette. Mais la crainte d’éventuelles représailles laisse le contrôle supérieur de l’État (Consupe), ni la Chambre des comptes encore moins l’agence nationale d’investigation financière (Anif) indifférents. La Commission nationale anti-corruption (Conac pour sa part ne s’est souvent limitée aux simples dénonciations dans ses rapports sans toutefois une véritable enquête qui va cibler les présumés coupables avec des cas de détournements et les traduire en justice.
Jusqu’ici seul, l’ex-ministre délégué à la présidence chargé de la défense, Edgard Alain Mebe Ngo’o et son collaborateur le colonel Mboutou sont incarcérés pour des faits présumés de détournements des deniers publics. On n’a pas vu assez d’officiers généraux et autres cadres de la sécurité victime de l’opération épervier, derrière les geôles. On ne voit pas non plus les éléments des forces de défenses défiler devant le tribunal criminel spécial comme c’est le cas avec le personnel civil de l’État, bien qu’il existe des tribunaux militaires.
Toute chose qui laisse croire que la lutte contre la corruption au Cameroun ne cible que les civils et ne concerne que les autres administrations. Une extension de cette lutte au sein de l’armée et de la sécurité serait salutaire et va certainement à coup sûr ressortir des cas de détournements des deniers, et des fautes de gestions des les administrations des forces de défenses et de sécurité.