Diffamation : l’ex-cheffe de la Traduction et de l’interprétation à la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun traînée en justice
Le président James Mouangue Kobila donne citation directe à son ex-collaboratrice dame Nkouete Messah Judith Espérance épouse Koubouo Tsémo pour comparution le 2 avril 2024 devant le Tribunal de première instance de Yaoundé statuant en matière criminelle pour diffamation par voie presseaudiovisuelle en compagnie du journaliste Brand Kamga et du président directeur général de la télévision en ligne Naja Tv.
Par Destin André Mballa
Accusé de « harcèlement sexuel », « outrage privé à la pudeur », « menaces sous conditions », « chantage », « blessures légères » et « diffamation » par son ancienne directrice de cabinet, dame Nkouete Messah Judith Espérance épouse Koubouo Tsémo, le président de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun contre-attaque. James Mouangue Kobila saisit à son tour la justice.
L’agrégé de droit public donne citation directe pour comparution le 2 avril prochain devant le tribunal de première instance de Yaoundé centre administration statuant en matière correctionnelle à celle qui fut aussi chef de service de la traduction et de l’interprétation de l’institution qu’il préside pour diffamation par voie de presse audiovisuelle.
Dans la citation directe dont nous nous sommes procuré une copie, il est reproché à dame Nkouete Messah Judith Espérance épouse Koubouo Tsémo, d’avoir tenu « des allégations montées de toutes pièces et qui “portent sérieusement atteinte à l’honneur à la considération ainsi qu’à la délicatesse du requérant ».
Des allégations qui constituent une infraction pénale de diffamation par voie de presse audiovisuelle car la prévenue selon le requérant qui est le président de la CDHC, James Mouangue Kobila ne peut rapporter la preuve de leur véracité. A cet effet, James Mouangue Kobila s’inscrit en faux contre ces déclarations qui lui créent un grand préjudice et exige réparation.
L’ex-cheffe de cabinet du président de la CDHC est poursuivie en compagnie du journaliste Brand Kamga, auteur du reportage portant sur le harcèlement sexuel à la CDHC et du président directeur général de la télévision en ligne Naja Tv qui a diffusé ce reportage.
Le requérant James Mouangue Kobila estime qu’il n’y aurait pas eu diffamation par voie de presse audiovisuelle reprochée à dame Nkouete Messah si la chaine de télévision Naja Tv sous la responsabilité de Monsieur Wesleg Nanse n’avait pas permis la diffusion et que sieur Kamga Brand n’avait pas aidé et facilité la commission par le reportage et le montage de la publication de ces propos diffamatoires.
Rappelons qu’en date du 18 janvier 2024, la prévenue, dame Nkouete Messah Judith Espérance épouse Koubouo Tsémo, a donné une interview à la télévision en ligne Naja Tv sous le reportage et le montage du journaliste Brand Kamga contenant selon la citation directe au moins 16 allégations abondamment reprise dans tous les réseaux sociaux et visible dans le monde entier.
L’ex-cheffe de cabinet accuse son patron James Mouangué Kobila de l’avoir :« plusieurs fois retenue contre lui de force », « Étreignait de force », « essayé de l’embrasser à plusieurs reprises », lui a dit « que il a sacrifié sa famille, moi aussi je devais faire pareil », « espérait qu’elle cède à des pratiques à caractère sexuel », l’a piégée : « il va me piéger », à crée une révélation divine « pour lui imposer le poste de chef de cabinet », lui a fait du « chantage pour qu’elle choisisse entre avoir la honte de perdre ce poste ou choisir sa famille », lui a dit « on s’en fout que tus sois maman que tu sois épouse, on s’en fout des horaires qu’on avait promis », lui « disait qu’il avait besoin ne serait-ce que de 5%, 10% de l’affection qu’elle pouvait donner à son mari(…) sinon il va exploser et ça va causer les dégâts » ; lui « donnait des travaux volumineux avec des délais incroyables ». Elle affirme en outre :
« J’ai parlé à lui-même, je lui ai dit qu’il que je considérais qu’il était en train de commettre un abus envers ma personne ». le requérant James Mouangue Kobila s’inscrit en faux contre ces allégations qui selon lui ne sont que des accusations mensongères, réprimées par les articles 74, 75 suivant la loi de 1990 relative à la communication sociale et l’article 305 du code pénal camerounais.
L’article 74 de la loi de 1990 sur la communication sociale au Cameroun stipule que : « sont passible dans l’ordre, comme auteurs principaux des peines qui répriment les infractions commises par voie d’organe de presse et de communication audiovisuelle telle que prévues par le code pénal (1) Les directeurs de publication ou Éditeurs, quelles que soient leurs professions et leurs dénonciations ainsi que leurs auteurs ; que l’article 75 de la même loi de 1990 précise « peuvent être poursuivies au même titre et dans tous les cas les personnes auxquelles s’appliquent l’article 97 du code pénal ». S’agissant de la diffamation, l’ article 305-(1) prévoit des peines d’emprisonnement allant de six (6) jours à six (6) assortie d’une amende de cinq mille francs (5000) à deux millions de francs ou de l’une ce ces deux peines seulement qui par l’un des moyens prévus à l’article 152 du présent code, porte atteinte à l’honneur ou à la considération d’une personne en lui imputant directement ou non les faits dont il ne peut rapporter la preuve.
Dans le même article, les peines prévues à l’alinéa 1 s’appliquent également aux auteurs des diffamations commises par voie de presse écrite, radio ou de télévision sans préjudice du droit de réponse ou de devoir de rectification.