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Me Siméon Wachou, expert criminel assermenté près le Tribunal criminel spécial: « Il faut que l’expertise criminelle économique et financière soit au cœur de la démarche gouvernementale de lutte contre la corruption et surtout des détournements des deniers publics » - l'ecojudiciaire
<strong>Me Siméon Wachou, expert criminel assermenté près le Tribunal criminel spécial: « Il faut que l’expertise criminelle économique et financière soit au cœur de la démarche gouvernementale de lutte contre la corruption et surtout des détournements des deniers publics »</strong>

Me Siméon Wachou, expert criminel assermenté près le Tribunal criminel spécial: « Il faut que l’expertise criminelle économique et financière soit au cœur de la démarche gouvernementale de lutte contre la corruption et surtout des détournements des deniers publics »

Pionnier de l’expertise criminelle au Cameroun, Me Siméon Wachou œuvre au quotidien depuis des années pour la vulgarisation des nouveaux métiers du droit, qui selon lui restent véritablement une niche d’emplois pour les jeunes diplômés des facultés des universités camerounaises. Dans un entretien exclusif accordé au journal lecojudiciaire.net, le 29 mars 2023 à Yaoundé,  le promoteur du cabinet Wachou&Associates Limited d’Expertise Criminelle, spécialisé en intelligence Économique et Criminalistique et d’affaires juridiques fait une présentation détaillée de ces nouvelles professions et leurs avantages et rôles tant dans le monde juridico-judiciaire que dans le secteur économique, financier et entrepreneurial. Le spécialiste de l’intelligence économique et de la criminalistique qui est aussi un grand formateur dans le domaine livre également sa perception de la lutte contre la corruption et les atteintes à la fortune publique au Cameroun, non sans donner des pistes de solutions pour éradiquer également des erreurs et les lenteurs judiciaires, améliorer le système judiciaire camerounais, l’administration de la justice. Des efforts sans doute, qui lui ont valu la reconnaissance et les félicitations récentes du gouvernement camerounais à travers le  ministère de la Justice.  Pour lui, l’expertise criminelle et les autres métiers émergents sont un vaste chantier qui manque tout simplement d’ouvriers. D’où son appel à la jeunesse camerounaise pour l’appropriation de ces nouvelles professions afin de sortir du chômage.

Entretien avec Destin André Mballa

Depuis quelques années vous faites la promotion des nouveaux métiers du droit au Cameroun et votre cabinet Wachou&Associates Limited en est un pionnier dans le domaine, pouvez vous nous en dire plus ?

Merci de me permettre de me prononcer sur les nouveaux métiers du droit au Cameroun. Le contexte camerounais aujourd’hui est suffisamment  propice à l’éclosion des nouveaux métiers du droit. D’ailleurs depuis de nombreuses années aujourd’hui, nous avons entrepris de structurer et de promouvoir bon nombre de ces métiers. Parmi eux, on peut citer celui de Juriste d’entreprise. Le juriste d’entreprise est un spécialiste de la pratique du droit des affaires de l’entreprise qui évolue en milieu corporatif, c’est-à-dire qui évolue au sein d’une entreprise. Il est en réalité le premier collaborateur, c’est-à-dire le premier conseillé du chef d’entreprise ainsi que des responsables des différents départements de l’entreprise.

C’est celui là qui a des compétences spécifiques en matière de contrôle de conformité. Tous les aspects relatifs à la gestion d’une entreprise commandent de maîtriser la réglementation qui s’applique. Le comptable a besoin de savoir ce qui est prévu par la réglementation en ce qui concerne la tenue et la gestion fiscale, Idem pour le fiscaliste. C’est le cas pour le responsable des ressources humaines, c’est le cas  pour ces professionnels qui en entreprise gèrent par exemple les relations bancaires et financières de l’entreprise. Vous voyez que tous ces professionnels doivent se référer à un spécialiste, à un juriste d’un autre genre : à un juriste d’entreprise.

Lequel également doit jouir des compétences en ce qui concerne le domaine des affaires, le monde de l’entreprise. C’est un spécialiste pluriel donc la compétence est capable de combiner des savoirs juridiques et aujourd’hui même des savoirs de plus en plus dits stratégiques dans la mesure où aujourd’hui on confie au juriste d’entreprise la stratégie de l’entreprise. A ce titre, ce juriste peut, doit conseiller sur la politique relative à l’adoption de la stratégie de l’entreprise. A ce titre il doit avoir non seulement des connaissances en droit, mais également des connaissances en management, ça c’est un exemple. On peut parler du conseil juridique indépendant.

Le conseiller juridique indépendant est un spécialiste du droit, de la pratique du droit, il n’est pas avocat, mais par ailleurs, dans le cadre de son activité dans un cabinet qui peut lui être propre, ou dans un cabinet qui appartiendrait évidemment à d’autre promoteur, déployer des compétences spécifiques en ce qui concerne le conseil juridique autour de l’investissement fut-t-il local ou étranger. Le conseil juridique en matière de structuration des contrats, le conseil juridique en matière de prévention des litiges.

Ce que vous devez savoir est que l’option judiciaire n’est pas nécessairement la meilleure; lorsqu’il faille adresser des problèmes auxquels des entreprises seraient confrontées. Aujourd’hui les modes alternatifs de règlement des conflits ont pignon sur rue. Ces modes alternatifs sont prévus et réglementés par les actes uniformes Ohada relatifs au droit de l’arbitrage et au droit de la médiation par exemple.

Aujourd’hui dans le sciage des nouveaux métiers du droit, il y a le métier d’Expert criminel. C’est un métier émergent en contexte camerounais. L’Expert criminel est avant tout l’expert judiciaire. Mais l’expertise criminelle est aujourd’hui une profession véritablement émergente. Cette profession est d’autant plus émergente aujourd’hui qu’elle se fraie un chemin dans le vaste paysage judiciaire camerounais.

Où se situe donc la différence entre l’expert judiciaire et l’Expert criminel ?

L’expert criminel est fondamentalement expert judiciaire.  L’expertise judiciaire est une fonction qui permet à des professionnels de déployer leurs arts dans le cadre de l’accompagnement de la justice. Lorsqu’un magistrat est confronté à une difficulté dans le traitement du dossier qui lui est confié, il a la latitude de requérir les services d’un expert judiciaire et davantage aussi les services d’un expert criminel. Parce qu’en milieu judiciaire, l’expert criminel est expert judiciaire.

L’expert criminel est un professionnel de très haut niveau qui combine des savoirs à la fois relevant du droit, que des sciences légales dont les sciences dites criminelles, pour le traitement des dossiers qui lui sont confiés. C’est un enquêteur d’un autre genre dans la mesure où au travers des techniques comme la criminalistique, l’intelligence économique, il peut davantage approfondir des situations factuelles, qui sont présentées à la justice ou bien qui sont traités par les officiers de polices judiciaires.

Il y intervient pour faire appel à des connaissances scientifiques et techniques, pour étayer l’enquête. C’est un spécialiste de l’analyse criminelle parce que c’est un professionnel qui jouit des compétences qui lui permettent de faire des recoupements, qui lui permettent de détecter les données, expliquer un phénomène criminel. Ce qui n’est pas évidemment l’apanage du procureur de la République ou du juge d’instruction encore moins des officiers de police judiciaire. Sous cet angle là, l’expert criminel intervenant auprès du magistrat est pleinement dans ce qu’on appelle l’expertise criminelle. Il n’intervient pas seulement dans le secteur judiciaire.

C’est un spécialiste qui intervient auprès des entreprises également. C’est-à-dire pour le compte des entreprises, il fait des enquêtes économiques et financières. De nombreuses banques, filiales d’entreprises, des groupes d’entreprises sont confrontés à des difficultés majeures en ce qui concerne la sécurisation de leur patrimoine. Il y a de nombreuses atteintes du fait de leurs préposés, de leurs collaborateurs dans la mesure où des organisations criminelles se mettent en place au sein desdites entités et puis au fil du temps,  portent finalement atteinte à la fortune desdites entités. Vous verrez des entreprises où on vous parlera des détournements, des cas de vols de 100, 200, 300 millions de Fcfa. Pour une entreprise qui est véritablement en quête de repère, c’est un coup dur pour sa trésorerie. Cela peut faire l’objet véritablement de sa faillite.

Vous dites que l’expert criminel peut effectuer ces missions au sein de l’entreprise, mais pourtant il y a déjà l’auditeur interne et le contrôleur financier qui font le même travail. Où se situe la différence entre ces trois professionnels ? Est ce qu’ils ne vont pas se marcher dessus?

Non! ils ne doivent pas se marcher dessus, l’expertise criminelle spécialisée en intelligence économique fait ce qu’on appelle le forensic accounting and finance qui sont des contrôles et des audits financiers criminel dans une perspective criminelle. Le contrôleur interne fait son travail en respectant les principes qui gouvernent le contrôle interne. Ces principes n’ont pas une finalité criminelle. C’est-à-dire une finalité portée vers la détection du crime. Ces contrôles n’ont vocation qu’à relever l’écart entre la pratique et la norme prévue : la norme peut être comptable, elle peut être financière. Maintenant l’expert criminel qui intervient dans ce domaine agit de manière non seulement à vérifier la conformité des opérations, par rapport à la norme. Mais également il est outillé pour détecter le crime économique ou le crime financier, c’est ce que nous appelons la juricomptabilité. La juricomptabilité est une discipline juridique dont la vocation justement est portée vers la détection des fraudes dans tous les domaines d’activités.

En ce qui concerne la gestion de l’entreprise, la juricomptabilité a vocation à questionner, à examiner dans une perspective forensic ou criminelle le travail du comptable ou du financier, pour savoir si les écritures ont été passées non seulement conformément à la réglementation mais si chez le comptable ou le financier on peut établir une intention criminelle de porter atteinte au patrimoine de l’entreprise.

Dans les administrations publiques, les ministères il existe toujours des cellules de lutte contre la corruption, est ce que ces professionnels ont les mêmes compétences que l’expert criminel ?

Pas du tout, ils ne sont pas les experts criminels, pas étonnant dont que la lutte contre la corruption au Cameroun ait pris du plomb dans l’aile.

Entend qu’expert criminel assermenté, pionnier au Cameroun qu’elle est le message que vous pouvez passer à l’endroit des administrations publiques et entreprises au Cameroun où justement on continue de déplorer des cas de corruptions et d’atteinte à la fortune publique?

Ce que nous pouvons dire c’est qu’il est grand temps de repenser les paradigmes qui fondent la démarche de la lutte contre la corruption. Ces paradigmes ne sont pas pertinents. Ils sont d’autant plus impertinents qu’ils ne parviennent plus à permettre à la structure qui a été créée pour lutter contre la corruption de se déployer efficacement. Cette structure manifestement a pris du plomb dans l’aile c’est un fait. Mais nous avons toujours dit qu’il était important de repenser les paradigmes de lutte contre la corruption. Il y a de nombreuses disciplines relevant des sciences légales qu’il faut aujourd’hui valoriser pour optimiser la démarche de la lutte contre la corruption.

Il faut que l’expertise criminelle économique et financière soit au cœur de la démarche gouvernementale de lutte contre la corruption et surtout des détournements des deniers publics. A ce titre évidemment entend qu’expert criminel, nous sommes disposé à apporter notre pierre à l’édifice. Nous avons en quelques occasions lorsque la justice criminelle économique et financière nous a saisis, nous avons donc très rapidement été en mesure démontrer de quoi nous sommes capables. 

Aujourd’hui, nous pensons qu’il faille très rapidement changer des paradigmes  et surtout spécialiser la Conac dans le cadre des interventions, opérations et transactions qui suscite la mobilisations des ressources financières publiques. Quand je dis interventions, il s’agit des interventions publiques qui font appellent à la mobilisation des ressources financières publiques. Il faut que les pouvoirs de la Conac soient davantage renforcés en ce qui concerne la détection, la collecte et l’administration des preuves qui peuvent permettre à la justice économique, au parquet financier de structurer des démarches de poursuites pertinentes par exemple.

Dans les ministères aujourd’hui on a l’habitude de dire que le poisson pourrit par la tête, ce que je voudrais préciser c’est qu’il faille fondamentalement remettre à plat la stratégie de lutte contre la corruption et les principes qui auront été retenus en ce moment là en ce qui concerne la stratégie de lutte contre la corruption, seront implémenter à différent niveau tant au niveau central qu’au niveau des administrations déconcentrés, et décentralisée.

Où est ce que les jeunes diplômés des facultés peuvent-ils se former dans ces nouveaux métiers, Où forme-t-on les experts criminels au Cameroun ?

Depuis des années nous avons entrepris de communiquer de sensibiliser l’opinion, la classe estudiantine, les universitaires sur la nécessité de promouvoir et structurer les nouveaux métiers du droit. Notre cabinet par exemple est une vitrine, une plateforme qui permet à tous diplômés de faculté de se rapprocher et d’avoir des informations utiles autour de ces métiers.

Le plus souvent de nombreux diplômés en droit et des autres facultés s’égarent parce qu’ils n’ont personne pour leurs dire que voici ce que vous pouvez faire lorsque vous obtenez votre diplôme voilà comment vous pouvez marcher, voilà des formations complémentaires auxquelles vous pouvez postuler pour davantage structurer un profil qui vous permet d’être utile sur le marché de l’emploi. Pour le métier d’expert criminel par exemple ça fait des années que nous communiquons non seulement auprès des étudiants des facultés de droit, mais également auprès des autres facultés comme la faculté des sciences sociales, de l’université de Yaoundé I. Nous avons à plusieurs reprises relevées la nécessité pour les étudiants diplômés en psychologie, en anthropologie par exemple.

Nous avons suscité auprès d’eux un engouement en ce qui concerne le métier d’expert criminel. Parce qu’un étudiant qui est diplômé en psychologie a vocation à s’intéresser au métier d’expert criminel.  Il n’a qu’à se rapprocher des pionniers pour avoir l’information. Ce qui est peut être dommage dans notre environnement c’est qu’il y a une incrédulité congénitale chez de nombreux diplômés des facultés. Personnes ne croient plus en rien tout est impossible.

C’est très compliqué ; beaucoup sont sur la logique du parrainage etc. Pourtant, ces métiers sont ouverts aux jeunes. Nous travaillons pour cela. Nous avons été combattus très âprement, mais nous nous ne sommes pas arrêtés pour autant. Donc je ne dirai pas que nous sommes dans le meilleur des mondes, mais la réalité une fois de plus est que  les nouveaux métiers du droit sont véritablement une niche d’emplois pour les étudiants, les diplômés des facultés camerounaises.

Parlant justement d’emplois est ce qu’il y en a assez pour ces métiers émergent du droit. Est-ce que l’expertise criminelle nourrit son homme au Cameroun, y-t-il des perspectives de carrières ?

Bien-sûr, la preuve vous êtes dans un cabinet d’expert criminel, nous avons suscité le besoin et lorsque nous avons suscité le besoin, il y a le consommateur. Quand on a fait un peu marketing ça se comprend. Vous pouvez avoir un produit innovant vraiment innovant mais vous devez communiquer pour que l’opinion, les véritables consommateurs s’en approprient. C’est ça qui provoque la décision d’achat du produit.

A notre niveau depuis des années nous n’avons jamais cessé de communiquer et de démontrer les biens faits de ce métier. A ce titre, nous avons même été félicités par le ministre d’État, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Son excellence Laurent Esso compte tenu évidemment de nos propositions en ce qui concerne la lutte contre les erreurs judiciaires, l’amélioration du système judiciaire dans son ensemble, l’accompagnement des enquêtes de police judiciaire, l’administration de la justice ; tant le besoin il est là, il ne se discute plus, c’est une réalité.  

Il y a même beaucoup à faire, j’ai même envie de dire qu’il y a beaucoup à faire, mais la main d’œuvre n’existe pas, elle n’existe simplement pas. Évidemment, il y a quelques années beaucoup ne voyaient en ce métier un véritable levier pour la reforme du système judiciaire camerounais. Mais aujourd’hui c’est une réalité,  l’expert criminel, je vais prendre l’exemple de ce cabinet, nous sommes au chevet des magistrats, des officiers de police judiciaires,  des magistrats du parquet, juges d’instruction, enquêteurs spécialisés du Tcs par exemple pour apporter notre contribution à l’œuvre de justice en valorisant des compétences qui jusqu’ici n’étaient pas prises en compte dans le traitement des dossiers.

Mais nous ne sauront le faire seul sans associer d’autres compatriotes. Voilà pourquoi je profite de cette tribune pour lancer un appel aux diplômés des facultés de droit, de psychologie, d’anthropologie, de sociologie, qu’ils se rapprochent de nous parce qu’ensemble nous pouvons structurer quelques choses davantage grand et qui puisse permettre au système judiciaire camerounais s’améliorer considérablement et par voie de conséquence : la préservation et la protection des droits de l’homme.

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